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Hommage à Oslo

OSLO, c’est toi qui m’as soufflé ce nom lors d’une de nos nombreuses communications.

Nous ne connaissons pas vraiment ton histoire. Tu m’as laissé entendre que ta maîtresse te choyait un peu trop d’où ton comportement colérique ne supportant pas le NON.

Alors pourquoi as-tu été trouvé en avril, perdu, hagard sur une route fréquentée de Mayenne ? Cela restera toujours un mystère. Nos recherches pour retrouver ta propriétaire sont restées vaines. Ton agressivité t’a catalogué « chat dangereux » et seule la bienveillance d’un vétérinaire t’a évité l’euthanasie. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à faire de la communication avec toi. Une famille a accepté de t’accueillir jusqu’à fin juillet. A force de patience et de persévérance, elle t’a amené à faire confiance et à calmer ton fort tempérament. Mais fin juillet, il a fallu te trouver des adoptants. Plusieurs personnes ont répondu à notre SOS et ont accepté de te donner ta chance.

Chaque changement était pour toi terriblement douloureux. La première famille a dû déclarer forfait devant ton comportement irascible et tes attaques agressives grandissantes. La deuxième famille a malgré tout maintenu sa volonté de t’adopter. Tu es arrivé chez elle furieux, tournant en rond comme un lion en cage. C’est alors que nous avons compris qu’il fallait te laisser sortir. Ton comportement a immédiatement changé. Tu courais du canapé au jardin et du jardin au canapé. Tu étais heureux car nous avions enfin compris. Tu ne voulais pas t’échapper, juste goûter à un peu de liberté. Tu ne supportais plus l’enferment. Malheureusement ton destin t’attendait et personne n’y pouvait rien. Une voiture t’a frappé et ton petit cœur s’est arrêté nous laissant toutes et tous anéantis de chagrin. J’aurais tellement voulu te sauver !

Dans nos communications, j’avais appris à te connaître et à t’aimer. J’ai ressenti ta souffrance, ta colère, ta tristesse, tes peurs mais aussi tes joies, ton humour, tes bouderies lorsque je te disais que je n’étais pas contente de ton comportement.

Non, tu n’étais pas un chat dangereux. Tu avais été pourri, gâté et cela t’avait rendu quelque peu caractériel. Mais tu pouvais également être gentil, câlin, joueur et j’ai pu le constater lorsque j’allais te nourrir en l’absence de ta famille d’accueil.

Ta courte vie aura été pour nous riche d’enseignement. Ton agressivité était ton langage et traduisait ton mal-être. Les animaux, comme les humains, s’expriment différemment en fonction de leur nature et de leur éducation. Leur comportement peut changer en fonction du contexte.

Je tiens à remercier en ton nom les personnes qui ont formé cette chaîne de solidarité autour de toi pour t’aider : Florine et Simon, Lydie et Raphaël, Émilie et sa fille, Anne-Marie, Anne, Sophie. Ton souvenir restera à jamais gravé dans nos cœurs.

Je me réjouissais à l’idée d’aller te rendre visite comme je te l’avais promis, à mon retour de vacances. La vie en a décidé autrement et j’en suis profondément attristée.

Nicole